Le site des agents de l'administration française
Souvent décriés par les agents, les représentants syndicaux le sont -peut-être- par manque de communication sur leur rôle et leurs actions au quotidien, en tant qu’agents et fonctionnaires avant tout. Cette page souhaite vous donner la parole, si vous avez un engagement syndical, et vous permettre d’expliquer aux lecteurs en quoi consiste concrètement cet engagement en terme de temps, d’énergie, d’implication, d’actions, mais également de retours et conséquences sur la carrière professionnelle personnelle.
L’anonymisation de votre identité et collectivité est possible si vous le souhaitez.
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Christofle Erion, expliquez-nous comment se passent les interviews avec vous ?
Les moyens de communication permettent aujourd’hui d’interviewer de mille façons différentes. Plutôt que la rencontre, ou l’échange spontané, j’ai opté pour une méthode plus passive mais, pour moi, tellement plus riche et parlante : l’interview sous forme d’un questionnaire que j’adresse aux candidats afin de recueillir leur parole sur toutes les thématiques englobant leur métier et leur environnement professionnel. Ils prennent le temps de réfléchir chacun des mots qu’ils utilisent pour me parler d’eux. Selon les métiers et le positionnement hiérarchique, ces questionnaires comportent entre 45 et 70 questions. Cela peut sembler beaucoup mais il n’en est rien. Certaines questions sont fermées et nécessitent une réponse très courte. D’autres sont ouvertes et laissent librement la parole. Il n’y a pas de délai de retour exigé.
Hormis ce questionnaire, qu’avez-vous besoin d’autre ?
Lors de la prise de contact, je demande au futur interviewé son grade, son métier et sa fiche de poste.
Et ensuite, comment procédez-vous ?
Ensuite vient pour moi l’étape de l’écriture.
L’écriture ? Vous voulez dire que vous ne publiez pas les questions-réponses telles que formulées ?
Exactement. Le contraire ne présenterait aucun intérêt de mon point de vue et je n’aime pas du tout lire une interview où chaque ligne correspond à un personnage, “bonjour”, “bonjour,” “comment allez-vous”, “je vais bien merci”… Quel plaisir de lire cela ? C’est pourquoi, lorsque je reçois le questionnaire complété, je vais tout d’abord le lire deux fois pour capter l’état d’esprit de l’interviewé et prendre en moi chacune de ses réponses, chacun de ses mots et, de façon psychique, chacune de ses pensées en arrière plan de ce qu’il a exprimé au premier plan. Je m’imprègne, je m’imbibe comme le papier buvard d’écolier de mon enfance. C’est très concentré que je me mets devant la page blanche de mon ordinateur et que je rédige immédiatement, d’une seule traite, l’article qui présentera l’interviewé, son métier, son environnement professionnel, ses ambitions, ses rêves, ses réussites, ses échecs. Je rédige à la première personne du singulier, comme si j’étais très précisément l’interviewé. Je suis à sa place. Je suis lui, l’espace d’un moment, et je retranscris tout ce que j’ai perçu, capté, subtilisé, dérobé.
Combien de temps cela vous prend-t-il pour rédiger un tel portrait ?
L’écriture en elle même ne me prend pas longtemps. Je sais où a voulu m’emmener l’interviewé, je ne fais que de dérouler le fil de sa pelote de vie et pendant toute cette phase d’écriture je sais exactement à quel endroit tourner les différentes pages du récit. Ce qui me prend véritablement du temps c’est de vêtir tout ce récit d’habits qui correspondent très exactement à sa personnalité, à son image, à son odeur, à ses mots. Trouver les bonnes illustrations, les bonnes couleurs, les bonnes polices de caractères. La mise en forme est très importante à mes yeux car elle doit sublimer ce que l’interviewé à souhaité dire jusque dans ses non-dits. Je lui dois cela. Il m’a fait confiance en se livrant à moi. Je me dois de le rendre satisfait de mes services, d’être heureux d’avoir permis de faire découvrir son quotidien, d’être heureux de conclure qu’il ne regrette aucunement de m’avoir contacté.
Une fois l’article rédigé, comment procédez-vous ?
J’envoie l’article au format brut (sans illustrations ni mise en forme) à l’interviewé, afin qu’il m’indique si cela correspond à ce qu’il a voulu faire passer comme présentation de son métier dans l’environnement professionnel qui est le sien. Une fois son retour positif reçu l’article est publié et disponible pour tous les internautes.
Quelles règles de confidentialité garantissez-vous ?
Sur ce point, et parce qu’en tant que fonctionnaire moi-même j’ai parfaitement conscience que la publication d’une interview sur internet peut possiblement mettre dans l’embarras l’interviewé sur des propos qu’il tiendrait, je garantis la confidentialité la plus totale. Donc son nom, prénom, localisation sont changés. La fiche de poste qu’il m’a adressée n’est pas publiée, j’en extrais les éléments utiles pour les lecteurs. Sa collectivité n’est ni mentionnée ni identifiée. Tout juste est-il indiqué le type et le nombre d’administrés concernés. C’est amplement suffisant. L’interview n’est pas réalisée pour mettre en avant une collectivité ou un individu mais uniquement un métier dans un environnement professionnel particulier. Dans la rédaction qui est mienne je m’abstiens de tout élément pouvant possiblement permettre l’identification de l’interviewé. L’anonymat est ainsi totalement assuré et respecté et seul l’interviewé et moi-même savons qui se cache réellement derrière mon récit.